A l’instar des Etats de l’Afrique de l'Ouest et de l'Est, les Etats de l’Afrique centrale viennent de signer ce vendredi 19 Novembre 2010 un instrument juridique pour Ie contrôle des armes légères en Afrique centrale. Cet instrument vaut son pesant d'or dans la protection des populations de l’Afrique centrale quand on sait que l’Afrique centrale est la région de l’Afrique la plus marquée par la circulation illicite ou non des armes. Ces armes constituent une menace pour la stabilité de la sous région, car elles alimentent dans différents pays, les conflits communautaires, les exactions des coupeurs de routes, les actes de criminalité transfrontalière, les actes de piraterie maritimes, les violations massives des droits de l’homme notamment des femmes. Plus d'une centaine de millions des personnes en sont concernées. La signature de cet instrument juridique constitue une avancée majeure dans la réglementation des armes légères et de petit calibre dans l’espace de l’Afrique Centrale.
Eu égard à cela, le Réseau d’Action sur les Armes légères en Afrique centrale (RASALAC) félicite et encourage les Etats de l’Afrique centrale à aller de l’avant et se résout à jouer aux côtés des Etats et de leurs partenaires, le rôle qui est le sien dans la mise en œuvre de la convention afin de consolider durablement la paix dans la région.
En revanche, la mise en œuvre de la convention de l’Afrique centrale pour le contrôle des ALPC (Convention de Kinshasa) constitue un défi à relever pour les différents gouvernements de la Communauté des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) et du Rwanda, membres du Comité consultatif permanant des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale (UNSAC), surtout quand on sait les questions de gouvernance qui se posent à eux. En outre, la mise en œuvre de cette convention exige des codes de conduite nationaux qui interdisent d'une part le transfert d'armes légères à des parties qui sont connues pour violer constamment les droits de l’homme ou le droit humanitaire international ou encore qui négligent de faire traduire en justice les responsables de telles violations et d'autre part que les embargo imposés par la communauté internationale sur ces groupes soient respectés, y compris la transparence en ce qui concerne la production, le stockage et le transfert des armes aussi bien entre les gouvernements eux-mêmes qu’entre les gouvernements et leurs citoyens dans le but de documenter le contrôle du commerce des armes.
Une chose est sure, la convention de l’Afrique centrale ne peut résoudre tout le problème, car il est nécessaire d'envisager une réponse beaucoup plus globale qui tienne compte, notamment, des questions de pauvreté, d'absence de possibilité d'emploi et d'éducation, du manque de mécanismes efficaces permettant de résoudre paisiblement les conflits. Seule la bonne gouvernance pourrait favoriser les conditions pour une mise en œuvre de la convention sur les armes ainsi que de tous les instruments juridiques internationaux relatifs aux ALPC ratifiés par les Etats de l’Afrique centrale.
Le Réseau d’Action sur les Armes légères en Afrique centrale (RASALAC) est un réseau sous régional des organisations de la société civile qui sert de forum pour l’échange d'information, d'expériences et de stratégies en vue de lutter contre la prolifération des armes légères et de petit calibre en Afrique centrale, d’œuvrer pour la réduction des causes de la demande et de l’impact négatif des armes légères et de petit calibre en Afrique centrale, de promouvoir la culture de la paix et la gestion pacifique des conflits en Afrique centrale.
Pour le RASALAC, le 19 novembre 2010,
MOULDJIDE NGARYNGAM
Réseau d'Action sur les Armes Légères en Afrique centrale
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