Après avoir été victime de trois tentatives d’assassinat, Jean-Claude Sinzinkayo, directeur du Mécanisme pour l'initiative de la recherche de la paix et du développement [1] (MI-RPD), membre du RAFAL basé à Bujumbura, a dû se résoudre à fuir le Burundi et à se réfugier dans un pays voisin.
Selon Jean-Claude, les agressions dont il a été victime proviennent de membres des services de renseignement et de jeunes Imbonerakure, membres d’une milice proche du président Nkurunziza. Elles seraient dues aux prises de position du MI-RPD, notamment son analyse de la situation sécuritaire [2] dans le pays, dans laquelle il s’oppose au troisième mandat que sollicite le président Nkurunziza, et sa dénonciation des violences perpétrées par la police [3] contre les manifestants, publiée il y a quelques jours sur ce site. Serait également en cause la dénonciation par le MI-RPD d’une attaque contre les ministres des Affaires étrangères de la Communauté d’Afrique de l’Est en visite à Bujumbura au début du mois de mai.
Dans ces conditions, nous ne pouvons que nous interroger sur la validité d'élections qui seraient organisées dans un tel climat de chasse à l'homme. Il ne suffira certes pas de les retarder de quelques jours pour en faire un scrutin libre et transparent, respectueux de la Constitution et de la volonté populaire.