Le siège de l’ONU à New York a accueilli, du 16 au 20 juin, la 5ème réunion bisannuelle des Etats devant évaluer la mise en œuvre du Programme d’action des Nations Unies sur les armes légères et de petit calibre (ALPC). Cette réunion devait permettre de faire le point sur l’application du Traité sur le commerce des armes, adopté en 2013 par l’Assemblée générale de l’ONU et ayant ouvert la voie au lancement d’initiatives régionales dans la Corne de l’Afrique et la région des Grands lacs.
La réunion a vu la participation de divers délégués de la société civile, comme le GRIP [1], ainsi que de représentants kenyans de l’ONG britannique SaferWorld. Ceux-ci ont plaidé pour une approche centrée sur les communautés locales afin de lutter plus efficacement contre la prolifération et l’utilisation abusive des ALPC.
Le Kenya est profondément affecté par la problématique des ALPC. Entre 530 000 et 680 000 armes se trouveraient entre les mains de civils. La compétition entre communautés pastorales pour le contrôle des points d’eau et des terres renforce la demande en armes des particuliers, notamment en raison de l’incapacité des autorités à garantir la sécurité des personnes.
En outre, la rencontre de New-York a été l’occasion pour les participants de souligner le rôle du détournement des armes détenues par les forces gouvernementales comme facteur aggravant des violences communautaires. Ce constat a déjà poussé les autorités kenyanes à développer une base de données numérique enregistrant le matériel militaire gouvernemental, en vue de prévenir son détournement.
Le Kenya n’est pas le seul pays de la région à être sévèrement touché. Le rapport 2011 sur le poids global de la violence armée [2] rappelle que 500 000 personnes sont victimes de mort violente chaque année. Pour être efficaces, les solutions à la lutte contre la prolifération et la mauvaise utilisation des ALPC doivent être enracinées et appropriées par les communautés locales et répondre à leur besoin de sécurité.
Source : Small Arms and Light Weapons proliferation: time to link community and international efforts [3], SaferWorld
Photo : SaferWorld