Focus sur les armes artisanales en Afrique de l’Ouest

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Fusils chez un producteur à Ferkessédougou en Côte d'Ivoire (© GRIP 2014).

Selon l’Observatoire régional pour l’Afrique de l’Ouest du programme ENACT, au moins onze pays de la sous-région connaissent une activité de production artisanale d’armes à feu. Bien qu’ayant peu attiré l’attention des chercheurs, cette activité a, dans certains pays, un important impact sur la criminalité. Ainsi, même si les armes artisanales sont en général utilisées par des chasseurs, plus de la moitié des vols au Ghana, au Bénin, dans le sud-est du Nigeria et dans les zones urbaines du Mali sont commis à l’aide de ce type d’armes.

Moins chères à l’achat que les armes industrielles, les armes artisanales peuvent être tout autant létales que celles-ci et sont de plus en plus utilisées par le crime organisé et dans des conflits communautaires, claniques et politiques.

Il est donc urgent de développer les efforts, entrepris dans certains pays, comme le Mali et le Burkina Faso, visant à identifier, enregistrer et régulariser les forgerons se livrant à une telle production. Ceci entre dans le cadre la Convention de la CEDEAO sur les armes légères et de petit calibre, qui recommande un dialogue avec les fabricants illicites de ces armes. Mais les obstacles sont nombreux, notamment le fait que la fabrication d’armes artisanales demeure une activité particulièrement rentable.

Source : William Assanvo, Are West Africa’s gunsmiths making violence cheap?, Institute for Security Studies, 27 novembre 2017

Photo : Fusils chez un producteur à Ferkessédougou en Côte d'Ivoire (© GRIP 2014).

Voir aussi : Georges Berghezan, Armes artisanales en Côte d’Ivoire : entre tradition et exigences légales, Note d’analyse, GRIP, 11 juillet 2014.