Kinshasa : Firmin Yangambi refuse de s’évader

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Une évasion spectaculaire a eu lieu le 17 mai à la prison de Makala, la principale prison de la République démocratique du Congo. Selon certaines sources, plus de la moitié des 8.000 détenus auraient pris la fuite, après une attaque de supposés partisans du mouvement politico-religieux Bundu dia Kongo.

Mais certains prisonniers ont refusé de prendre la poudre d’escampette. Parmi eux, Me Firmin Yangambi, président de la Fondation Paix sur terre, membre du RAFAL. Pour rappel, cet avocat est emprisonné depuis 2009 pour une soi-disant « tentative d’organisation d’un mouvement insurrectionnel » montée de toutes pièces. Condamné à mort en première instance, puis à 20 ans de prison en appel, il aurait dû être libéré en vertu d’une loi d’amnistie votée en 2014. Mais il semble que le Président Kabila soit intervenu pour le garder en prison, en raison de l’animosité personnelle qu’il lui porte. Plusieurs organisations, dont la Cour africaine de justice et des droits de l'homme, l’Ordre des barreaux francophones et germanophone de Belgique et la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) ont dénoncé une condamnation arbitraire et réclamé sa libération immédiate.

Dans une interview accordée au média Habari RDC, Firmin justifie sa décision de rester en prison en déclarant que « Un leader ne s’évade pas du terrain opérationnel tant que le combat n’est pas fini » et qu’il ne peut pas s’enfuir à l’étranger et « abandonner des millions de Congolais ordinaires qui combattent pour l’avènement d’une société saine et humaine ». Qualifiant la prison de Makala de « mouroir », il appelle les évadés à « grossir les rangs de ceux qui luttent contre l’injustice en RDC »

Photo : Firmin Yangambi (au centre) lors de son procès