Des dépenses militaires globalement en hausse, mais en baisse en Afrique

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Selon le SIPRI, l’Institut international de Stockholm de recherche sur la paix, les dépenses militaires mondiales ont augmenté de 0,4 % en 2016 par rapport à l’année précédente, atteignant la somme de 1.686 milliards de U.S. dollars, soit 2,2 % du PIB de la planète. Par pays, les Etats-Unis demeurent largement en tête, ayant consacré 611 milliards à leurs armées en 2016, suivis de la Chine (215 milliards), de la Russie (69,2 milliards) et de l’Arabie saoudite (63,7 milliards).

Cependant, cette légère augmentation est inégalement répartie selon les régions du monde : si l’Amérique du Nord, l’Europe, l’Afrique du Nord, l’Asie et l’Océanie voient leurs budgets militaires augmenter, ce n’est pas le cas d’autres régions du monde, en particulier l’Afrique subsaharienne, où ils sont en diminution de 3,6 %. 

Par pays africain, la plus forte augmentation (+ 40 %) a été enregistrée au Botswana, qui est en train de moderniser ses forces armées. Le Mali, qui continue à être menacé par plusieurs groupes armés, a augmenté ses dépenses militaires de 18 %, la République démocratique du Congo, également en proie à l’agitation de nombreux groupes armés, les a accrues de 2,4 % (après une augmentation de 43 % l’année précédente) et le Nigeria, toujours confronté à Boko Haram, de 1,2 %.

Parmi les pays ayant réduit leurs dépenses militaires, citons notamment le Soudan du Sud (- 54 %) et l’Angola (- 10 %), deux pays tirant l’essentiel de leurs ressources en devises de l’exportation de pétrole, dont les cours ont chuté ces dernières années. La chute des cours d’autres matières premières, comme le cuivre, explique aussi la faible augmentation des dépenses militaires de la RDC, dont le budget de l’Etat a dégringolé entre 2015 et 2016, passant de plus de 9 milliards de dollars à une maigre enveloppe de 6 milliards. Autrement dit, malgré une réduction de plus d’un tiers des dépenses publiques, Kinshasa a réussi à augmenter de plus de 2 % le budget alloué à ses forces armées, ce qui n’a pu se faire qu’au détriment d’autres postes, comme la santé ou l’éducation. Et cette triste tendance risque de se poursuivre puisque le budget prévu en 2017 n’est plus que de 4,5 milliards. Soit environ 4 fois moins que le Grand-Duché du Luxembourg, un pays pourtant 140 fois moins peuplé que le colosse de l’Afrique centrale !

Sources :