Une étude sur les trafics d’armes au Niger



Dans le contexte des Objectifs de développement durable, en particulier l’Objectif 16, dont une des « cibles » est la réduction du trafic d’armes, l’institut Small Arms Survey vient de publier un rapport consacré à la mesure des flux d’armes illicites au Niger.
Selon le rapport, rédigé par la consultante Savannah de Tessières, une des principales sources d’armes illicites dans le pays est la diversion des stocks nationaux des forces de sécurité, que ce soit par des éléments corrompus de ces services ou par des pillages d’arsenaux commis par des groupes armés. L’autre source importante est le trafic transfrontalier, en provenance surtout de Libye, du Mali et du Nigéria. Il est à noter qu’un certain nombre d’armes reviennent au Niger après y avoir transité durant leur itinéraire entre la Libye et le Mali, et que le trafic entre Niger et Nigeria est également à double sens : des munitions fabriquées au Nigeria sont « exportées » au Niger par Boko Haram, qui a attaqué à diverses reprises les forces de sécurité nigériennes pour s’emparer de leurs armes. Par contre, les transferts directs de la Libye à Boko Haram via le Niger seraient assez rares.
Un autre volet de l’étude de Small Arms Survey est la comptabilisation des saisies et la tenue de base de données par les forces de sécurité nigériennes. Les données, parfois incomplètes, récoltées par des agences telles que les forces armées, la gendarmerie et la police montrent que la région la plus touchée par les trafics est le Nord. Cependant, les militaires français et états-uniens déployés dans le pays ne semblent pas alimenter les autorités de Niamey en données relatives à leurs propres saisies.
Deux autres indicateurs de l’ampleur des trafics sont, d’une part, le prix des armes et munitions illicites (qui diminue au plus on « monte » vers le nord) et, d’autre part, l’utilisation des armes à feu dans des actes de violence (en constante augmentation ces dernières années).
Le rapport, Measuring illicit arms flows, Niger (en anglais uniquement) est accessible à partir de ce lien.