Alors que la guerre civile y faisait déjà rage, le Soudan du Sud a reçu, en juillet 2014, pour plus de 20 millions de dollars d’armes légères, ainsi que des hélicoptères d’attaque, de Norinco, la principale société exportatrice d’armement en Chine. Bien qu’aucun embargo sur les armes n’ait été imposé par l’ONU au Soudan du Sud, nombreux sont ceux qui se sont indignés de ces livraisons. Pour se défendre, Norinco affirme que le contrat a été conclu avec le gouvernement de Juba avant la guerre et assure que plus aucune vente n’a eu lieu depuis. D’autres pays n’ont pas eu plus de scrupules que la Chine, notamment l’Ukraine qui a vendu des hélicoptères et des mitrailleuses et l’Ouganda qui a réexporté des fusils d’assaut achetés en Israël. Quant aux rebelles, ils seraient armés par le gouvernement soudanais.
Mais ce qui rend les ventes d’armes de Norinco encore plus problématiques est le rôle de médiateur qu’entend jouer la Chine dans le conflit sud-soudanais et le déploiement de 700 Casques bleus au sein de la mission MINUSS comptant un total de près de 15.000 hommes. Les diverses factions qui s’y affrontent ont tué, outre des dizaines de milliers de civils, une quarantaine de membres de cette mission ; certains d’entre eux l’ont peut-être été par des armes de Norinco.
Parmi les autres acheteurs africains d’armes chinoises, citons le Zimbabwe, le Tchad, la Centrafrique, la RDC, la Namibie, le Nigeria, la Tanzanie et la Zambie. Enfin, signalons que le Soudan du Sud n’est, malgré sa situation humanitaire catastrophique, soumis à aucun embargo sur les armes, ni de la part des Nations Unies, ni de l’Union africaine.
Sources :
- La Chine ferme les yeux sur ses ventes d’armes en Afrique [1], Chinafrica.info
- Mission des Nations Unies au Soudan du Sud [2], ONU
- L’urgence d’un embargo total sur les armes au Soudan du Sud [3], Amnesty International
- Les embargos sur les armes [4], GRIP