Lebon Mulimbi, chercheur et coordinateur de l’APDHUD [1], asbl basée au Sud-Kivu (RDC), nous a fait parvenir un intéressant rapport, fruit d’une longue expérience de terrain, remettant en question quelques idées reçues sur les enfants-soldats et leur processus de réintégration dans la vie civile.
En effet, bien souvent, les jeunes revenus à la vie civile après avoir participé à un groupe armé récusent l’étiquette de « victimes » qu’on veut leur accoler. Nombre d’entre eux se sont engagés de manière volontaire, espérant se forger un avenir meilleur. Il importe cependant de ne rien généraliser, car les expériences vécues sont multiples et le contexte kivutien est d’une grande complexité.
Les capacités d’adaptation de résilience de ces jeunes sont souvent ignorées ou sous-estimées par les bailleurs internationaux, ainsi que l’immense défi de la réintégration dans le milieu social, pour lesquels les programmes de DDR sont souvent mal adaptés.
Pour finir, pointant du doigt la fatalité qui submerge beaucoup de ces jeunes mais déjà anciens combattants, l’auteur dénonce l’indignation sélective de nombreuses organisations humanitaires actives sur la question, indignation qui ignore le quotidien de violence structurelle que subissent les ex-enfants-soldats, aux côtés de l’immense majorité de la population congolaise.
Lire : Dangers et échec des processus de DDR pour les enfants dans la partie est de la RDC [2]