Un rapport que vient de publier Small Arms Survey (mai 2014) met en évidence le rôle de fournisseur d’armes du Soudan aux groupes insurgés du Soudan du Sud depuis l’indépendance du pays en 2011.
Selon Jonah Leff, coauteur du rapport, ces livraisons d’armes en provenance du Nord ont aidé au ravitaillement des groupes rebelles comme la White Army et la Nuer youth qui luttent contre le gouvernement central du Soudan du Sud du président Salva Kiir. Le matériel en question serait notamment constitué de fusils d’assauts, de lance-grenades et de munitions, fabriqués en Chine et en Iran, mais aussi au Soudan-même, pays qui a considérablement développé son industrie d’armement depuis une vingtaine d’années et dont des munitions auraient été aussi retrouvées en République centrafricaine, en Côte d’Ivoire, en République démocratique du Congo, en Somalie et en Syrie.
La République du Soudan est sous le coup d’un embargo qui s’applique uniquement à la région du Darfour, visant à y limiter les livraisons d’armes, mais cet embargo n’aurait pas empêché les flux d’armes vers les diverses parties en conflit. Notons également que les armes chinoises qui seraient livrées au Soudan du Sud le seraient apparemment en violation avec les accords de destination finale conclus entre les gouvernements soudanais et chinois.
Sources : Voice of America [1] et le rapport de Small Arms Survey, Following the Thread: Arms and Ammunition Tracing in Sudan and South Sudan [2].