La cité d’Uvira a connu, en à peine 24 heures, pas moins de trois morts violentes.
Le jeudi 16 janvier, un agent des forces de sécurité abattait deux civils à l’arme légère. Puis, le lendemain, un sujet burundais était tué par l’explosion d’une grenade, qu’il aurait lui-même déclenchée, explosion qui blessait deux autres personnes.
Curieusement, la Police nationale a préféré arrêter Mutere Kifara, directeur de la radio « Messager du Peuple », appartenant à la Mission des Jacobins Sages [1] (MiJaS), une des premières organisations congolaises ayant adhéré au RAFAL, ainsi que trois journalistes de la Radio Télévision Nationale Congolaise (RTNC). Le commandant local leur aurait reproché d’avoir annoncé sur antenne que l’auteur de la première tuerie était un policier (PNC), alors que – selon lui – il s’agirait d’un militaire (FARDC). Même si Mutere et ses compagnons ont été libérés après 6 heures de cachot, le commandant local de la PNC serait mieux avisé de combattre plus efficacement l’insécurité dans cette importante ville du Sud-Kivu plutôt que de s’en prendre aux radios qui s’efforcent de mobiliser la population contre la violence armée. En outre, à sa libération, Mutere a déclaré à "Journalistes en danger" (JED) que seule la RTNC avait diffusé l'information litigieuse et qu'il avait été interpellé pour avoir tenté de s'interposer lors de l'arrestation de ses collègues.